Mais où sont les pères ?

sociétéLe jeudi 06 juillet 2023

Mais où sont les pères ?

 

Ces derniers jours, face à la violence des émeutes et des pillages, des voix se lèvent pour exprimer la nécessité d’agir et de venir en aide aux mères de la jeunesse qui cède à la violence, aux mères qui s’occupent au quotidien des enfants, aux mères qui portent la charge mentale, éducative, émotionnelle. Dans le débat actuel, plutôt que de culpabiliser une nouvelle fois les femmes, il s’agit à notre sens d’appeler tous les parents à prendre toute leur place dans l’éducation de leurs enfants et trouver un équilibre dans la coparentalité, dans la reconnaissance et le dialogue.

Les causes avancées de cette violence inouïe qui agite et effraie notre pays seraient la violence issue des jeux vidéo, la question de l’éducation nationale, la situation dans les quartiers partout sur le territoire, le regard pesant de la société sur les jeunes, la perte de la valeur d’autorité…

Et des questions et solutions émergent : comment restaurer le lien entre la police et la population ? Comment rétablir un dialogue entre la jeunesse révoltée des quartiers et les pouvoirs publics ? Quelles solutions viables et de long terme pour rénover nos quartiers et leur donner une place dans la Cité ?

Ces éléments constituent des premières réponses à apporter à nos concitoyens et concitoyennes. La lutte contre les ruptures doit se faire à chaque échelon, de manière transversale pour apporter, en partie, le début des solutions à multiples facettes, tellement le sentiment de désarroi et d’injustice est profond.

Néanmoins, il nous vient aussi cette question lancinante : où, dans l’éducation, dans la vie quotidienne, dans la réponse à apporter à la jeunesse, sont les pères ?

Dans les récits, il existe des références aux familles monoparentales, aux mères gilets roses de Corbeil-Essonnes, au désarroi des mères qui ne peuvent empêcher leurs garçons de sortir, aux mères seules qui peinent à joindre les deux bouts. Les pères, images secondaires dans ces récits médiatiques ou littéraires, s’ils ne sont pas absents ou indifférents, sont plus souvent évoqués par la violence et la maltraitance qu’ils incarnent parfois. Il ne s’agit pas d’opposer les femmes et les hommes dans l’éducation, ou de pointer du doigt la moitié de la population que représente les hommes. Nombre d’entre eux s’investissent et tiennent un rôle primordial dans l’éducation.

Nous sommes convaincus que la place des pères dans les familles où la mère élève seule ses enfants est tout aussi essentielle dans ces foyers et ne peut se résumer à l’autorité et la masculinité. Les enfants qui se construisent peu à peu en grandissant ont besoin de figures bienveillantes à égale responsabilité dans leur développement.

Néanmoins, à date, et dans le débat public, personne aujourd’hui ne se pose la question de la place et du rôle que les pères peuvent et doivent jouer dans notre société, notamment en période de crise comme aujourd’hui.

Nous réaffirmons que la question de la répartition des rôles dans la parentalité est majeure et qu’elle peut aussi être une clé de compréhension des évènements que nous vivons.

Mais où sont les pères ?

Donnons à cette question l'écho qu'elle mérite, dans l'espoir que ceux qui ont démissionné de leur rôle, répondent maintenant présent.