J’avais interrogé la Ministre de la santé sur l’augmentation des cas de cancer. Un rapport de juillet 2019 de l’Institut national du cancer (INCA) révèle que le « nombre de nouveaux cas a augmenté de 65 % chez l’homme entre 1990 et 2018 (124 000 et 204 600 cas estimés respectivement), et de 93 % chez la femme (91 800 et 177 400). ».
L’augmentation du nombre de cas chez les hommes est essentiellement liée à l’augmentation de la population (20 %) et à son vieillissement (39 %) ; tandis que la part attribuable à l’accroissement du risque de cancer est de 6 %.
Le constat est différent chez les femmes pour lesquelles l’augmentation de 93 % se décompose en 45 % liés à l’accroissement du risque de cancer et 25 % et 23 % pour l’augmentation et le vieillissement de la population.
Je lui avais donc demandé dans quelles mesures le Gouvernement avait pris en compte ces disparités et l’ensemble de ces résultats afin d’y remédier.
Dans sa réponse la ministre précise que certains facteurs hormonaux, la diminution du nombre d'enfants par femme ou encore la prévalence de l'obésité ont évolué de façon défavorable au fil des générations.
L'alcool serait responsable de 15 % des cancers du sein en 2015. On note surtout une augmentation de l'incidence du cancer du poumon chez la femme (+5,3 % par an en moyenne). Il s'agit de l'évolution la plus préoccupante, compte-tenu de la fréquence et du pronostic sombre de ce cancer.
Les écarts d'incidence entre les hommes et les femmes se sont considérablement réduits depuis 1990 compte-tenu de l'augmentation de la consommation de tabac chez les femmes.
On observe également une augmentation de l'incidence avec une mortalité qui progresse peu pour les mélanomes (du fait d'une augmentation des expositions aux rayonnements ultraviolets naturels et artificiels qui se poursuit au fil des générations), le cancer du pancréas (qui pourrait être expliqué par une consommation excessive d'alcool et de tabac ainsi qu'à une modification des comportements alimentaires associés à une augmentation de l'obésité).
Aussi, il est primordial que les hommes et les femmes soient informés des facteurs de risque et des facteurs de protection du cancer. Tous les facteurs ne sont pas modifiables (âge, antécédents familiaux, …). Mais, tous les déterminants de santé liés au mode de vie certains, que ce soient des facteurs de risque (alcool, obésité, environnement…) ou des facteurs de protection (alimentation, activité physique …) demandent des changements de comportements sur le long terme.
L'action sur ces déterminants de santé est portée par la stratégie nationale de santé 2018-2022 et le Plan Priorité prévention.