La proposition de loi visant à accélérer l’égalité économique et professionnelle a été adoptée le 12 mai dernier.
L’histoire des droits économiques et professionnels des femmes est relativement récente. Rappelons que ce n’est que le 13 juillet 1965 que le Parlement a voté la loi autorisant les femmes à ouvrir un compte en banque à leur nom et à travailler sans le consentement de leur mari.
Si la loi accorde désormais également et indistinctement les mêmes droits aux femmes et aux hommes, nous constatons, dans la pratique, qu’à poste égal, les femmes gagnent 10,5 % de moins que les hommes ; qu’elles ont 30 % de chances en moins d’être financées par les principaux fonds de capital‑risque que les hommes ; qu’aucune femme ne préside une société du CAC 40.
Pire, l’écart entre le capital détenu par les femmes et les hommes s’est considérablement accru, passant de 9 % en 1998 à 16 % en 2015.
Face à ces chiffres, le diagnostic est collectivement partagé : accélérer la participation des femmes au système économique et professionnel, trop longtemps restées en retrait.
Pour cela, il est également indispensable d’agir en faveur d’un meilleur équilibre des filières d’enseignements et de lutter contre les biais de genre qui façonnent encore trop des choix fondateurs qui devraient pourtant être libres.
Période cruciale pour la formation des esprits, l’esquisse des carrières professionnelles et la construction des parcours de vie, l’éducation, en perpétuant des stéréotypes sur le rôle et la place des individus dans la société, peut être à l’origine de bien des inégalités.
Pour preuve, le déséquilibre constaté et documenté entre les différentes filières : les femmes ne représentent que 26 % des promotions des écoles d’ingénieurs contre 70 % des promotions en licences de lettres. Or, la plupart des usages et des métiers de demain s’inventent grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication : il est donc essentiel que les femmes aient les mêmes opportunités, les mêmes atouts et les mêmes compétences que les hommes pour les concevoir et en bénéficier pleinement.
La loi du 27 janvier 2011 dite « loi Copé‑Zimmermann », a produit ses effets : grâce à l’instauration de quotas, les femmes sont plus de 40 % dans les conseils d’administration des grandes entreprises françaises. La France peut même se féliciter d’être à la première place au sein de l’Union européenne.
Néanmoins, l’effet de ruissellement attendu, de ces quotas dans les instances de direction des entreprises se fait toujours attendre : les femmes ne représentent que 17,5 % des membres des comités exécutifs.
C’est pourquoi, il convient de passer à une seconde étape en promouvant activement la présence de femmes aux postes à responsabilité.
Avec mes collègues du MoDem nous avons voté cette loi qui va dans le bon sens et défendu plusieurs amendements afin d’aller encore plus loin. Mon amendement, visant à renforcer la prise en compte, dès l’enseignement secondaire, de l’objectif d’un meilleur équilibre de représentation des femmes et des hommes dans les filières de l’enseignement supérieur, a été adopté. Je regrette cependant, que ma proposition pour une parité à 50 % au sein des Conseils d’administration ai été rejetée.