Lors des questions d’actualité au Gouvernement j’ai interrogé la ministre des solidarités et de la santé, sur les difficultés que rencontrent les professionnels de santé hospitaliers. En effet, près de 1350 médecins lui ont adressé une lettre ouverte, en septembre 2017, ce qui témoigne de la gravité de la situation.
Ils souhaitent l’ouverture d’une discussion sur :
- la pénurie médicale qui s’aggrave depuis des décennies;
- l’élaboration d’un moratoire sur la fermeture des lits, des services, des établissements, et la réduction des effectifs ;
- et sur le rééquilibrage de la gouvernance des établissements.
Tous s’inquiètent des situations locales qui se dégradent. Toutes les spécialités sont concernées ; je l’ai d’ailleurs récemment saisi sur la pénurie des pédopsychiatres, ou encore des orthophonistes.
Tous sont prêts à tenir, malgré les difficultés, s’ils entrevoient enfin des améliorations.
A l’approche de l’été, la situation des Urgences est particulièrement préoccupante et pose la question des conditions de sécurité des soins et de l’accueil des malades. Elles sont souvent indignes et parfois dramatiques : les récents décès en sont la triste illustration.
Le nombre de patients admis aux Urgences a atteint un nouveau record en 2016 : 21 millions de passages enregistrés.
Nous devons tous être responsables et nous y rendre uniquement pour les réelles urgences.
Mais que répondre aux personnes qui vivent dans des régions où même les maisons de santé sont saturées, les généralistes sont absents ou n’acceptent plus de nouveaux malades ?
Que répondre aux parents des enfants de moins de 5 ans qui sont blessés, et qui ne trouvent aucun service d’urgences qui acceptent de soigner leur enfant ?
A l’hôpital de Voiron le SMUR a récemment dû fermer une journée entière, privant 150 000 habitants d’un service d’urgences, en raison de l’absence d’un médecin qui ne pouvait être remplacé. Ce n’est pas acceptable !
Nous héritons de cette situation et nous devons y répondre collectivement.
C’est pourquoi je lui ai demandé quel sera notre modèle de santé de demain et comment nous allions y associer les professionnels.
Dans sa réponse la ministre m’assure que le Gouvernement a à cœur de régler les difficultés liées au numerus clausus, qui pose problème depuis plus de 20 ans maintenant, mais cela prend du temps en raison du temps de formation des médecins notamment.
Plus globalement, toutes ces problématiques sont prises en compte et des annonces seront faites cet été. Un travail a été fait avec la médecine de ville, la médecine hospitalière, les élus et l’ensemble des acteurs.
Face à ces enjeux essentiels de santé publique, je resterai particulièrement mobilisée et vigilante sur ce dossier !