Lors des questions d’actualité au Gouvernement, le 27 mars dernier j’ai interrogé la Ministre de la santé sur le secteur d’activité dit de « l’aide à la personne » qui est un secteur qui recrute, mais qui peine, cependant de plus en plus, à trouver des candidats.
J’ai tenu tout d’abord à remercier ces personnels pour le travail colossal, essentiel, qu’ils accomplissent chaque jour auprès des personnes les plus fragiles d’entre nous. Un travail parfois mal reconnu, souvent pénible physiquement et moralement et peu rémunéré.
Actuellement de nombreux postes ne sont pas pourvus, notamment auprès des personnes âgées et/ou dépendantes ; que ce soit dans les Ehpad ou pour les services d’aide à domicile.
Les auxiliaires de vie sociale ou aides-soignantes se font rares, alors que les besoins sont grandissants en raison du vieillissement de la population : 300 000 postes seront à pourvoir dans les dix années à venir.
D’ailleurs, l’enquête 2018 de Pôle emploi sur les besoins en main-d’œuvre révèle que « les métiers de soins et d’accompagnement font partie des métiers les plus recherchés, avec les aides à domicile et les aides ménagères (65600 projets d’embauches) et les aides-soignants (58 500) ». Ils figurent dans le top 10 des métiers les plus recherchés par les employeurs.
Alors que notre population vieillit, que la demande est de plus en plus forte, plus que jamais ce travail devra être valorisé tant humainement, que financièrement ou encore, en termes d’évolution de carrière dans certaines professions paramédicales pour les personnes qui le souhaiteraient.
Mais quel est le constat aujourd’hui ?
Ces emplois sont peu attractifs et les conditions de travail sont telles, qu’à la fois les professionnels et les personnes dépendantes sont bien souvent en situation de détresse. Comment s’occuper humainement de quelqu’un quand en 30 minutes vous devez faire sa toilette, l’habiller, faire les soins et un peu de ménage ?
Un mouvement d’ampleur national avait d’ailleurs eu lieu en janvier 2018 dans les Ehpad pour dénoncer cette situation.
Le Gouvernement avait alors annoncé le déblocage progressif de 360 millions d’euros pour les Ehpad, 100 millions pour les aides à domiciles et avait annoncé un projet de loi pour 2019.
Face aux nombreuses inquiétudes chez les professionnels, les malades et les familles, j’ai demandé à la Ministre de me donner les grandes lignes des actions à venir du Gouvernement.
Dans sa réponse, elle a annoncé qu’un rapport de Dominique Bidault lui sera remis le 28 mars à la suite de la concertation sur le grand âge et l’autonomie lancée le 1er octobre 2018.
L’étude de ce rapport aboutira à un projet de loi qui sera présenté au Parlement avant la fin de l’année 2019 pour favoriser l’aide au maintien à domicile ; faire évoluer les financements en les rendant plus accessibles et plus lisibles ; assurer l’accessibilité géographique aux services et améliorer l’attractivité des emplois de l’aide à la personne.