Le 12 janvier, je suis intervenue dans le cadre du débat à l’Assemblée nationale sur le plan gouvernemental en faveur de la jeunesse afin d’interroger la ministre du Travail, Madame Elisabeth Borne sur l'évolution des aides en faveur des jeunes.
Les conséquences économiques de la crise sanitaire que nous traversons frappe de plein fouet notre pays et l’ensemble de la planète. La crise sociale qui s’est installée est particulièrement sévère pour les Français les plus fragiles, qui en sont malheureusement les plus impactés et les jeunes en sont les premières victimes. Rappelons que le taux de chômage des 15-24 ans a augmenté de 2,6 % en un an, soit la plus forte hausse.
Certains, n’ont pas pu achever leur formation, d’autres arrivent sur un marché du travail durement frappé par la crise économique et sociale et ne parviennent à trouver leur place. Il leur est difficile d’envisager sereinement leur avenir et pour les étudiants, qui n’ont toujours pas pu reprendre les cours en présentiel, la détresse psychologique peut s’installer. Beaucoup peuvent se sentir isolés et en échec. Protéger, assurer leur avenir est et doit rester l’une de nos priorités, il s’agit tout simplement d’assurer notre avenir en somme.
Je salue la résilience, le courage et le civisme dont font preuve les jeunes Français face à la crise exceptionnelle que nous traversons. On oublie peut-être un peu trop souvent de le souligner.
Pour les aider, le premier volet du plan de relance leur a été consacré, avec une enveloppe de près de 7 milliards d’euros.
Ce plan matérialise un engagement fort : ne laisser aucun jeune sans solution : « 1 jeune, 1 solution », avec un accompagnement fort de l’État.
Il doit être proposé des mesures adaptées à chaque situation, déclinées autour de trois priorités :
- Faciliter l’entrée dans la vie professionnelle
- Orienter et former 200 000 jeunes vers les secteurs et métiers d’avenir
- Accompagner 300 000 jeunes éloignés de l’emploi en construisant des parcours d’insertion sur mesure.
La formation, essentielle à une insertion professionnelle réussie, est également mise en avant avec des places de formation supplémentaires pour les lycéens et les étudiants ; avec des réponses pour former et accompagner les jeunes bacheliers exposés à la crise de l'emploi ; un accompagnement pour tous les néo-bacheliers vers l'enseignement supérieur à l'université et dans les formations paramédicales ; des poursuites d’études supplémentaires dans les lycées en BTS et en CAP ; un CAP en trois ans pour les élèves en difficulté en fin de première année ; des formations numériques à la portée de tous ; de nouvelles formations qualifiantes sur les secteurs et les métiers d’avenir seront également concentrées sur des filières stratégiques.
Pour les plus jeunes qui sont en difficulté, des parcours personnalisés sont mis en place pour les décrocheurs entre 16 et 18 ans, pour leur redonner confiance, les guider vers l'autonomie, leur faire découvrir des métiers et des opportunités et leur faire valider leurs acquis.
Pour les jeunes en quête de sens des missions d’utilité sociale pour jeunes ont été créées avec 100 000 missions de service civique supplémentaires.
Ce plan « 1 jeune, 1 solution » porte déjà ses fruits :
- 1,05 million de jeunes recrutés en CDD d’au moins trois mois ou en CDI, entre août et fin novembre.
- Plus de 220 000 primes ont déjà été distribuées.
- Un succès inédit de l’apprentissage avec 440 000 contrats signés en 2020, contre 353 000 en 2019.
Avec mes collègues Modem nous saluons le maintien annoncé au-delà de fin janvier, de la prime de 4 000 € par an pour l’embauche d’un jeune de moins de 26 ans en CDD de plus de 3 mois ou en CDI, ; ainsi que des 5 000 euros ou 8 000 euros d’aides pour un contrat d’apprentissage ou de professionnalisation.
Nous saluons également l’engagement des 35 chefs d’entreprise à proposer 100 000 offres d'ici la fin janvier pour les jeunes.
Il faut plus que jamais rester solidaire ; optimiste et proactif, chaque action compte, je suis sincèrement convaincue que c’est tous ensemble que nous surmonterons cette crise. Chacun d’entre nous, nous constatons au quotidien dans nos circonscriptions, les initiatives, les efforts dont les Français sont capables, que ce soit de façon individuelle, par le biais du monde associatif, économique, avec les élus locaux. Et nous, élus, législateurs, devons être à la hauteur de leurs attentes, de leurs besoins et de leurs engagements.
Et si la crise ne faiblit pas pour le moment, il nous faut les accompagner et plus particulièrement nos jeunes.
Pour les étudiants tout d’abord, comment sont-ils et seront-ils accompagnés matériellement et psychologiquement ? Des lignes d’écoute téléphonique existent-elles ou sont-elles prévues ? Quelles seront les conséquences pour les étudiants n’ayant pas pu faire de stage obligatoire pour valider leur cursus ? Qu’en est-il des étudiants boursiers ? Une extension du repas à 1€ au-delà des étudiants boursiers est-elle envisageable ? Pour ceux qui ne peuvent plus avoir de « job étudiant » ?
Qu’en est-il des jeunes sans emplois qui ne peuvent pas encore toucher le RSA ? Comment aider les plus fragiles à être autonomes, à trouver un logement, un emploi ?
Retrouvez la réponse de la ministre aux interventions des députés : http://videos.assemblee-nationale.fr/video.10137537_5ffef9c290504.2eme-seance--questions-au-gouvernement--election-dun-juge-titulaire-et-de-deux-juges-suppleants-a-12-janvier-2021?timecode=9282300