Lors de la séance des questions d’actualité au Gouvernement du 3 décembre dernier, j’ai alerté la Garde des Sceaux sur les difficultés de la lutte contre l’alcoolisme et les consommations excessives d’alcool.
La consommation d’alcool peut avoir des conséquences sur notre santé tout au long de notre vie.
Et au-delà d’une certaine consommation elle est un facteur de risque majeur pour :
- certains cancers, l’OMS classe d’ailleurs l’alcool dans les molécules cancérigène avérée depuis 1988.
- ou certaines maladies chroniques.
Ces risques sont relativement bien connus du grand public, les campagnes de préventions et politiques publiques sur le sujet sont fréquentes et variées.
Cependant, un sujet reste tabou dans ce dossier majeur de santé publique.
On parle assez peu du rôle joué par l’alcool et les drogues en général, dans les violences conjugales et intrafamiliales.
Un collectif de proches de malades alcooliques et des spécialistes de l'addiction a d’ailleurs alerté le Gouvernement sur le fait que l'alcool est l'une des causes premières des violences faites aux femmes et que le Grenelle contre les violences conjugales aurait dû lui accorder plus de place.
J’ai également été saisie sur ce sujet par les forces de l’ordre de l’Isère.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : sur les 121 féminicides perpétués en 2018, la délégation d'aide aux victimes, montre que dans 55% des cas, au moins l'un des deux, auteur ou victime, était sous l'emprise d'une substance.
L’alcool serait bien un facteur déclencheur et non un facteur associé dans les violences conjugales.
Des solutions pourraient être mise en œuvre, comme l’analyse systématique du taux d’alcoolémie lors de violences conjugales ou intrafamiliales ; ou considérer la consommation d’alcool comme « circonstance aggravante » pour l’auteur des violences et recenser également toutes les violences liées à l’alcool.
Je lui ai donc demandé quelles étaient les actions qui seraient entreprises en ce sens par le Gouvernement.
Dans sa réponse, le gouvernement a indiqué qu’il souhaite renforcer les formations en addictologie pour les professionnels intervenant sur les violences intrafamiliales, améliorer la prise en charge des addictions sans attendre les condamnations et mieux faire respecter les injonctions de soins.
Je resterai pleinement mobilisée sur cette question et veillerai à ce que ces mesures puissent être concrètement mises en œuvre dans les prochains mois.