Vendredi 11 mars, je rencontrais Gilbert Champon, Vice-président en charge de l’agriculture à Saint-Marcellin Vercors Isère Communauté et Sonia Poizat, vétérinaire, à la clinique vétérinaire Artémis de Saint-Marcellin.
Nous avons échangé sur la problématique de la désertification des vétérinaires dans les territoires ruraux. En effet, si dans les villes, de nombreux vétérinaires canins et félins sont présents, des carences importantes existent dans les campagnes pour les animaux d’élevage.
Le nombre des fermes diminue chaque année, accroissant de fait la moyenne de leurs surfaces. En 2020 les fermes françaises étaient d’environ 69 hectares (ha), contre 55 ha en 2010 et 42 ha en 2000.
Cette évolution implique une diminution du nombre de clients agriculteurs pour les vétérinaires, contraints d’effectuer des déplacements toujours plus longs et coûteux. Dans le même temps, de nombreux éleveurs éprouvent des difficultés à obtenir un rendez-vous avec un vétérinaire, ce qui pose un problème pour le maintien de ces exploitations et le bien-être des animaux.
Afin de lutter contre cette pénurie de professionnels qui met en difficulté les éleveurs mais aussi soutenir les vétérinaiures, le ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, l’ensemble des organisations professionnelles agricoles et vétérinaires et les collectivités ont engagé une feuille de route sur ce sujet, dès 2017. Dans ce cadre, plusieurs actions ont d’ores et déjà été mises en œuvre :
- Depuis 2021, une nouvelle voie post-bac permet le recrutement direct de 160 élèves. Avec un cursus en école nationale vétérinaire de 6 ans au lieu de 7 ou 8 ans par les autres voies de recrutement, ils entreront plus précocement sur le marché du travail pour répondre aux besoins du secteur. Aussi, pour accompagner l’augmentation des effectifs, les écoles nationales vétérinaires se voient renforcées dans leurs moyens humains et financiers.
- Grâce à la loi du 3 décembre 2020, les collectivités territoriales et leurs groupements peuvent dorénavant soutenir financièrement les vétérinaires et les étudiants s’engageant à exercer auprès des animaux d’élevage dans certaines zones rurales.
- Le dispositif de stage en tutorat de 18 semaines pour des étudiants vétérinaires dans des cabinets vétérinaires en zones rurales a été salué pour son efficacité quant à l'installation.
Cette feuille de route poursuit son déploiement avec le récent lancement de l’appel à manifestation d’intérêt pour la mise en place de diagnostics et de plans d’actions territoriaux. Grâce à ce dispositif, tout territoire désirant agir pour lutter contre la désertification vétérinaire à son échelle peut donc déposer dès à présent sa candidature auprès de l’Ordre national des Vétérinaires.
A côté de ces mesures, des organisations partenariales éleveurs-vétérinaires peuvent être pertinentes à l’échelle locale, en fonction des besoins des territoires.
Je resterai en contact étroit avec les acteurs du territoire dans les prochaines semaines afin de faire émerger des solutions pour aider les vétérinaires et les éleveurs.
Consulter l’ensemble des mesures renforçant le maillage des vétérinaires sur le territoire