Samedi 19 septembre, j’ai eu le plaisir de fêter ce grand événement à Saint-Antoine-l’Abbaye, dans l’un des plus beaux villages de France, en compagnie notamment de Lionel BEFFRE, préfet de l’Isère, de Marie-Chantal JOLLAND, maire de la commune, et de Géraldine MOCELLIN, directrice du Musée de Saint-Antoine.
Les Journées européennes du patrimoine sont l’événement culturel le plus réputé auquel participent ensemble les citoyens européens, dans les 50 États parties à la Convention culturelle européenne. En temps normal, ce sont près de 30 millions de visiteurs qui découvrent ou redécouvrent quelques 50 000 monuments et sites sur le continent, dont 12 millions qui affluent dans 18 000 sites en France.
C’est une formidable opportunité de créer et d’entretenir le lien avec notre Histoire, de favoriser la tolérance, de sensibiliser davantage les citoyens à la richesse et à la diversité culturelle des territoires, mais aussi à la nécessité de préserver les traditions et savoir-faire locaux, les styles architecturaux et les objets d’art.
Cette 37ème édition, qui a eu pour thème "Patrimoine et éducation : apprendre pour la vie !", a permis de mettre en lumière le patrimoine en tant qu’outil d’apprentissage et source d’inspiration pour l’avenir, mais aussi l’importance de l’éducation dans la transmission patrimoniale. Il est indispensable d’éveiller le plus tôt possible l’intérêt des jeunes pour la culture au sens large, car c’est par elle que se fait l’ouverture au monde et aux autres et, en même temps, l’avenir du patrimoine dépend des nouvelles générations.
Bien-sûr, en raison de la situation sanitaire que nous connaissons, un certain nombre de manifestations n’ont pu être maintenues, au grand regret des citoyens et des organisateurs ; d’autres se tiennent en version amoindrie ou virtuelle. Chaque territoire a dû s’adapter et mettre en place les mesures qui s’imposaient pour que nous puissions profiter de ce week-end culturel en toute sécurité.
Je salue l’engagement et la mobilisation de l’ensemble des acteurs, collectivités, associations, propriétaires publics et privés, conservateurs, restaurateurs, médiateurs, architectes… qui rendent possible l’organisation de ces portes ouvertes annuelles et qui mettent en valeur notre patrimoine, qu’il soit matériel, immatériel ou naturel, non seulement lors des grands événements, mais aussi tout au long de l’année.
Cultiver le patrimoine de proximité et développer sa pratique est un sujet majeur, qui s’inscrit dans une démarche de redynamisation et de rayonnement du territoire, avec les enjeux que nous connaissons, écologiques et d’équilibre entre développement touristique et préservation des sites.
Le patrimoine est une ressource inestimable, non seulement en termes de développement économique local, mais également parce qu’il revêt une dimension socioculturelle importante. Le découvrir, le regarder, l’observer, y associer des images, des pensées, des émotions… renforce le sentiment d’appartenance, la cohésion sociale, et contribue à l’épanouissement à la fois individuel et collectif.
Il est donc essentiel d’œuvrer à sa préservation et de garder à l’esprit que, selon les mots de John Ruskin (1819-1900), « La conservation des monuments du passé n’est pas une simple question de convenance ou de sentiment. Nous n’avons pas le droit d’y toucher. Ils ne nous appartiennent pas. » (Les Sept Lampes de l’Architecture, 1850)
Saint-Antoine bénéficie d’un patrimoine architectural et culturel exceptionnel et la visite des chantiers de restauration de ses majestueux bâtiments classés et des impressionnantes peintures de Marc Chabry nous a montré, s’il le fallait, que nous devons en prendre le plus grand soin.
L’action commune de l’État avec les collectivités, l’effort considérable de la commune et l’ampleur des fonds qui ont été mobilisés sont là pour rappeler que la mobilisation de tous les échelons est nécessaire pour porter les projets de restauration, essentiels à la sauvegarde de notre patrimoine et à la préservation de notre mémoire collective et de l’identité de nos territoires.
Bravo et merci à toutes celles et ceux qui travaillent sur ces chantiers colossaux, pour leur patience et leur savoir-faire précieux ! Grâce à eux, à leur métier-passion, les générations futures pourront continuer de voyager dans le temps et dans l’espace, à la découverte de l’évolution de nos sociétés, du monde.