A l’assemblée générale des maires ruraux de l’Isère

elus locauxLe samedi 20 novembre 2021

Le vendredi 20 novembre, je participais à l'assemblée générale de l'Association des maires ruraux de l'Isère organisée à Poliénas en compagnie de ma collègue députée Monique Limon.

L’occasion de clôturer une semaine dédiée aux communes puisque j’accueillais à l’Assemblée nationale plusieurs maires de ma circonscription, venus à Paris pour participer au Congrès des maires. Il était important pour moi d’être aux côtés des maires ruraux de l’Isère car ma circonscription compte une grande majorité de communes rurales.

Autrefois victimes de l’exode rural qui a dépeuplé nos territoires, les communes rurales, en 2021, bougent, mutent, croissent et apparaissent de plus en plus comme des zones d’opportunités, pour les entreprises comme pour nos concitoyens. 80% des communes rurales sont aujourd'hui en croissance démographique et 85% des personnes qui s'installent en milieu rural sont en activité. Ces indicateurs ne trompent pas. Ils traduisent sur le terrain, des changements visibles.

La dynamique de retour vers la ruralité que l’on observait depuis quelques années s’est accélérée avec l’effet des confinements que nous avons connus. Une opportunité de développer le territoire avec des profils différents, qui choisissent la ruralité pour ce qu’elle est.

Les maires sont aux premières loges des changements qui s’opèrent dans notre société et la ruralité n’y échappe pas.

Les maires ont été fortement mobilisés dès le début de la crise sanitaire que nous connaissons depuis plusieurs mois et qui touche tous les aspects de nos vies. Pour les communes, les premiers mois de cette crise ont souvent été synonymes de moins de recettes et de plus de dépenses. Des disparités sont toutefois à noter. Les grandes communes urbaines ont finalement plus souffert de cette période que celles situées en territoire rural. D’autres communes, comme celles qui dépendent fortement des activités touristiques ont pu connaître de nombreuses difficultés auxquelles il nous fallait répondre.

L'État s’est tenu aux côtés de toutes les collectivités, urbaines ou rurales, notamment via les mécanismes de soutien tels que la DETR ou la DSIL.

En Isère, les collectivités ont bénéficié de dotations de soutien à l’investissement supplémentaires à hauteur de 58 millions d’euros, ce qui représente un effort inédit.

L’État a aussi répondu présent lorsqu’aux premiers jours de la crise, il s’est tenu aux côtés des entreprises de tout le territoire, y compris dans la ruralité. Les aides exceptionnelles mises en place par le Gouvernement auront permis de maintenir l’activité dans notre pays, qui repart à la hausse depuis plusieurs mois. Si nous devons rester prudents, notamment au regard de la recrudescence des cas de Covid en cette fin d’année, les prévisions sont bonnes. Ces aides ont notamment permis de préserver les commerces installés dans les communes rurales : ces cafés, commerces de premières nécessités, boutiques, ... qui participent au dynamisme, à l’attractivité de nos territoires et au bien-être de leurs habitants.

Pour la suite : la relance, symbolisée par le plan « France Relance » présenté l’année dernière. Le plan France 2030 présenté par le président de la République est également un outil pour préparer notre industrie aux transitions que notre pays connaîtra au cours des prochaines années.

Le Gouvernement a aussi proposé aux collectivités territoriales un nouveau type de contrat illustrant la collaboration entre l’état et les collectivités territoriales, afin de fédérer les démarches contractuelles d’aménagement du territoire. Ainsi, le contrat de relance et de transition écologique (CRTE) vise à accompagner les collectivités dans leurs projets de territoires vers un nouveau modèle de développement, qui tient compte de la réalité locale. Signé pour six ans, dans un périmètre de contractualisation intercommunal, le CRTE mobilise l’ensemble des acteurs territoriaux, publics comme privés, tous impliqués dans la relance. Dans ce cadre, 17 contrats de ce type ont été signés en juillet dernier en préfecture de l’Isère.

La crise sanitaire a été une épreuve difficile pour beaucoup d’élus qui venaient de prendre leurs fonctions à la suite des dernières élections municipales. Un baptême du feu au cours duquel des solidarités entre élus, nouveaux, anciens ont pu voir le jour, dans un esprit républicain.

Dernièrement, le ministère de l'Intérieur a lancé, avec la gendarmerie nationale, une grande opération de proximité auprès des élus locaux : « #présentspourlesélus ».

Quelques mesures de ce dispositif :

-       Amélioration du recueil des attentes concrètes des élus. Il s'agit notamment d'accentuer la présence des gendarmes sur la voie publique et de mieux lutter contre la délinquance.

-       Le recueil des plaintes des élus en mairie ou dans tout autre lieu.

-       Le lancement d'un dispositif d’alerte SMS à destination des élus pour les informer dans les meilleurs délais de faits commis dans leur commune (tels que des cambriolages).

-       La poursuite des actions de sensibilisation aux risques auxquels sont confrontés les élus.

-       Des informations en matière de prévention des violences intrafamiliales et de lutte contre les atteintes à l'environnement (dépôts sauvages de déchets).

Ces dispositifs fondamentaux permettront aux élus d’aborder plus sereinement leur mandat en matière de sécurité publique.

Les années à venir seront importantes pour la ruralité et de nombreux autres enjeux sont au programme.  L’environnement, la dépendance aux énergies fossiles, fioul pour le chauffage encore très largement répandu dans les territoires, l’usage quotidien du véhicule individuel, la hausse des prix liée au contexte international devront être prises en compte.

L’État anticipe ces évolutions notamment avec le dispositif MaPrimeRenov abondé dans le cadre de France Relance. Cela représente plus de 8000 dossiers validés et financés en Isère pour la rénovation de l’habitat privé.

Aussi, on ne peut parler de ruralité sans évoquer l’agriculture, un autre grand enjeu des années à venir. Conscients des défis à venir, le Gouvernement et la majorité nous tenons aux côtés des agriculteurs : préservation du foncier agricole, amélioration des dispositifs existants avec Egalim 2, généralisation de l’assurance récolte pour faire face aux catastrophes engendrées par les dérèglements climatiques, financements de protections pour les cultures dans le cadre du plan de relance, retraite agricole augmentée à 85% du SMIC, … Des chantiers nombreux et des actions concrètes.

Au cours des prochains mois et années, le déploiement du dispositif Petites ville de demain se poursuivra également. Dans ce cadre, l’État vient en appui des communes pour les accompagner dans leurs démarches de revitalisation, en complément du dispositif Action cœur de ville réservé aux communes de taille plus importante.

Autre réforme d’actualité, l’examen du projet de loi 3DS pour lequel j’ai été nommée rapporteure. L’objectif : apporter plus de souplesse et de simplicité aux communes dans un esprit de complémentarité avec les textes déjà existants dont la loi NOTRe. Une nécessité pour laisser aux élus du territoire la latitude nécessaire pour s’adapter aux spécificités locales et appréhender plus facilement leur mandat devant la complexification croissante des textes encadrant leurs actions depuis plusieurs années.

Je me suis également mobilisée sur un sujet qui me tient particulièrement à cœur et qui touche directement à la vie des communes rurales : la parité.

La proposition de loi que j’ai déposée visant à renforcer la parité dans les fonctions électives et exécutives du bloc communal permettra un plus large accès aux femmes aux fonctions de représentation.

L’objectif que je poursuis :  prouver que l’engagement politique nous concerne toutes et tous : femmes ou hommes. Le talent, l’engagement, les capacités ne connaissent pas les sexes.

Ce texte, je le crois, suscitera l’envie de participer auprès de nos concitoyennes et concitoyens. Il en va de l’avenir de notre démocratie qui malheureusement s’essouffle.

Sur ce sujet et bien d’autres, je me tiens à l’écoute de tous les élus locaux dont l’action quotidienne auprès de nos concitoyens participe au dynamisme de notre pays tout entier. Je tiens à les remercier pour leur engagement et ils peuvent compter sur moi pour porter la voix de nos territoires dans l’intérêt général. Intérêt général qui nous unit.