J’étais à Tullins le 8 mai dernier pour participer à la cérémonie de commémoration de la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.
La capitulation de l'Allemagne marque la fin, en Europe, d'un conflit planétaire ayant fait plus de 60 millions de morts, militaires comme civils.
Souvenons-nous en particulier des résistants de la première heure, qui se sont levés pour la liberté, ignorant délibérément tous les dangers qu’ils pouvaient courir au nom de leur combat. Du courage, il en fallait.
Je pense évidemment à Gaston Valois, maire de Tullins, chef des Mouvements Unis de la Résistance, qui aura préféré mettre fin à ses jours plutôt que de risquer de dénoncer ses compagnons d'armes sous la torture.
Je pense aussi à ces anonymes dont l'histoire n'a pas retenu le nom mais dont les sacrifices auront permis à la France d'être ce qu'elle est aujourd'hui : libre, plurielle, tolérante, unie.
Il est aujourd’hui de notre devoir, de transmettre ce vécu commun à nos enfants, comme nos parents nous l’ont eux-mêmes transmis, pour que plus jamais ne puissent prospérer la haine, la division et la violence, dans notre pays comme ailleurs.
Qu’elle soit glorieuse ou sujette à controverse, sachons tirer les enseignements de notre histoire. Il est de notre devoir, par-là, de donner aux nouvelles générations les moyens de se dresser contre les injustices et de défendre la liberté qui leur est donnée en héritage.
Le 8 mai marque pour nous tous la date de la reconstruction et de la construction européenne. Rappelons-nous que l’alliance des nations d’Europe depuis cette date aura permis de préserver la paix sur quasiment l’ensemble de notre continent durant les 76 dernières années.
À l'heure où les replis identitaires et les idéologies prônant la désunion progressent, la continuation de l’œuvre européenne doit être, plus que jamais, l’occasion de nous retrouver en oubliant nos différences.
Simone Veil, qui a été élue première femme présidente du Parlement européen, disait qu’en « se fixant de grandes ambitions, l'Europe pourra faire entendre sa voix et défendre des valeurs fortes : la paix, la défense des droits de l'homme, davantage de solidarité entre les riches et les pauvres. L'Europe, c'est le grand dessein du XXIème siècle. »
A nous désormais de faire en sorte que cette Europe voie le jour !