C’était il y a cent ans.
Le 11 novembre 1918 à 11h11, les clochent se mirent à sonner à la volée dans toute la France pour annoncer la fin des combats entre les forces alliées et les Allemands sur le front de l’ouest. L’armistice était enfin signé.
En novembre 1918, le bilan des pertes humaines et matérielles est lourd. Les quatre années de conflit acharné sont un traumatisme pour toute une génération.
Cette guerre qui devait tuer la guerre aura tué des millions d’hommes.
Aucun pays, aucune ville, aucun village ni aucune famille ne sont épargnés. Sur le front comme à l’arrière, toutes les forces vives du pays ont été mobilisées.
Le 11 novembre 2018, nous nous sommes souvenus de ces hommes, trop nombreux à être tombés au combat, et de ces femmes qui ont contribué à l’effort de guerre en même temps qu’au maintien de la cohésion nationale durant cette période de pénurie, douloureuse et incertaine.
100 000 d’entre elles, dont 70 000 bénévoles, furent d’ailleurs mobilisées sur le front en tant qu’infirmières pour répondre aux besoins croissants des services de santé. D’autres devinrent pompiers ou aiguilleuses de chemins de fer. Dans les campagnes, certaines reprirent l’exploitation agricole de leur mari, alors que dans les villes d’autres furent amenées à travailler dans des usines pour le développement des industries de guerre.
A l’heure des commémorations du centenaire de l’Armistice, chacun de nous doit mettre en perspective ce passé commun avec l’avenir que nous souhaitons.
L’Union sacrée qui servait autrefois de prétexte à la guerre doit aujourd’hui et pour toujours servir la paix.
« Plus jamais ça », disait-on au sortir de la Guerre.
L’écho de cette parole doit résonner pour que nous continuions coûte que coûte à préserver la paix comme l’un de nos biens les plus précieux.
Lors des cérémonies du centenaire auxquelles j’ai participé au lycée Ferdinand Buisson de Voiron, à Saint-Blaise-du-Buis pour l’arrivée de la flamme du soldat inconnu, à Saint-Marcellin, à Auberives-en-Royans, à Saint-André-en-Royans et à Saint-Romans, j’ai tenu à rappeler l’importance du devoir de mémoire dans le processus de maintien de la paix.
La mémoire est, à l’image de la flamme éternelle du soldat inconnu, le flambeau que nous devons transmettre à nos enfants, un rappel pour que les erreurs du passé ne se répètent pas.
Je tiens à saluer particulièrement le travail de transmission de la mémoire réalisé par les enseignants de la France entière qui ont su exploiter la dimension pédagogique de ce sujet porteur d’enjeux majeurs.
J’ai été également heureuse de voir, lors des cérémonies auxquelles j’ai participé, que les jeunes générations se sont largement associées à l’hommage national que nous avons rendu.
En dehors du cadre des cérémonies marquantes, il nous appartient au quotidien, à nous citoyens, de diffuser et de transmettre la mémoire, de montrer l’exemple en nous dressant contre les idéologies sectaires, extrémistes et violentes, désireuses de troubler notre unité en France, en Europe et dans le Monde.
Avec nos partenaires européens, nous devons être les porteurs d’un message de paix, dans le respect et la valorisation des principes fondateurs de la communauté internationale, dont les prémisses ont été posés à la fin de ce conflit.
La paix, le dialogue, la foi en notre avenir sont les moteurs du progrès.
La paix nous est indispensable pour mener les grands combats de notre siècle et des siècles à venir qui sont notamment la lutte contre le réchauffement climatique et la défense de la démocratie et des libertés individuelles.
Ensemble avançons pour construire en nous souvenant que s’il reste du chemin à parcourir, certains ont donné leur vie pour que nous réussissions à rendre l’avenir toujours meilleur.