Cette année, je me suis rendue à Saint-Aupre et à Saint-Marcellin pour commémorer le 11 novembre. A cette occasion, j’ai déposé une gerbe de fleurs devant les monuments aux morts de ces deux communes et à Voiron, en hommage aux sacrifices des soldats Français morts pour défendre notre liberté. J’ai eu aussi l’immense honneur de remettre la médaille du combattant à un marcellinois engagé lors du conflit algérien.
« Ce que nous avons déjà fait... En vérité, c'est plus qu'on ne pouvait demander à des hommes. Et nous l'avons fait ».
Par ces mots, Maurice Genevoix, écrivain et ancien combattant, entré au Panthéon il y a un an sur proposition du président de la République, évoquait ce qu’avait été l’ignoble guerre de 1914-1918.
Cette guerre qui devait « tuer la guerre » comme l’ironisait tragiquement Jean Giono, autre écrivain et ancien combattant, aura tué des millions d’hommes.
Aucun pays, aucune ville, aucun village ni aucune famille ne sont épargnés.
Les monuments aux morts qui se dressent dans chaque commune de France sont les stigmates de cette période infiniment douloureuse et sur lesquels chaque nom inscrit nous rappelle l’ampleur de ce conflit.
Dans le mouvement de sa chute à la fin 1918, ce cataclysme aura eu le temps de provoquer plusieurs révolutions sanguinaires et permis l’accession au pouvoir des plus terribles dictatures du XXème siècle qui ramenèrent avec elle les fléaux de la guerre vingt ans plus tard.
L’Union sacrée qui servait autrefois de prétexte à la guerre doit aujourd’hui et pour toujours servir la paix.
« Plus jamais ça », disait-on au sortir de la Guerre.
L’écho de cette parole doit résonner pour que nous continuions coûte que coûte à préserver la paix comme l’un de nos biens les plus précieux.
Un rappel du passé qui doit arriver aux oreilles de ceux qui aujourd’hui, en 2021, prônent l’intolérance, le repli, l’affirmation de la supériorité de certains peuples sur d’autres, une vision de l’étranger déshumanisée. Autant de moyens utilisés à l’époque pour justifier l’injustifiable.
Cette journée de commémoration est aussi celle de l’ensemble des morts pour la France, la journée de tous ceux qui, contraints ou volontaires, ont donné leur vie pour que subsiste notre idéal républicain.
Le devoir de mémoire, indispensable, est le flambeau que nous devons transmettre à nos enfants, l’avertissement que les erreurs du passé ne doivent pas être commises de nouveau.
Le souvenir de ce passé est une pensée pour l’avenir et pour l’Humanité toute entière.