Assemblée départementale du Souvenir français

Le samedi 01 février 2020

L’association Le Souvenir français, qui fêtait il y a trois ans ses 130 ans, s’est imposée au fil des années comme l’un des principaux gardiens de la Mémoire collective.

Si les circonstances de sa création, au lendemain du conflit franco-prussien de 1870 peuvent faire apparaître son existence comme très circonstancié à cette période, il s’avère en réalité que l’association est devenue, au fil de l’histoire, la défenseuse de la mémoire des « morts pour la France ».

A sa devise actuelle, « À nous le souvenir, à eux l'immortalité », le Souvenir français pourrait à côté de celle-ci, ajouter la suivante : « Pour le futur, ne jamais oublier ».

Si son action première est le fleurissement et l’entretien des tombes « des soldats et marins morts au champ d’honneur », l’érection de monuments, plaques et stèles, l’association organise aussi nombre de cérémonies rendant hommage à ces femmes et ces hommes, morts pour la France.

Si dans Souvenir français il y a « souvenir », l’association est loin de se limiter aux seules actions de commémoration.

Son œuvre est profondément orientée vers la transition du souvenir au générations futures.

La mémoire est une flamme qui doit être sans cesse renouvelée et transmise. Pour qu’elle ne s’éteigne pas elle doit être relayée de générations en générations.

C’est ainsi que depuis 2008, le Souvenir français propose que les jeunes enfants soient associés aux cérémonies commémoratives en y allumant une bougie, véritable flamme de l’espoir.

Se souvenir est fondamental pour ne pas répéter les erreurs commises par le passé. Se souvenir c’est penser à l’avenir.

En cette année 2020, nous commémoreront les 150 ans du conflit franco-prussien de 1870 qui finalement, se retrouve au point de départ des relations qu’entretiendront l’Allemagne unifiée moderne et la France tout au long du XXème siècle.

Comme le rappelait le président national du Souvenir Français, Serge Barcellini, ces 150 ans d’histoire peuvent être divisés en deux périodes.

La première de celles-ci (1870-1945) aura connu des phases de conflits terribles durant lesquelles la haine de l’autre aura prospéré, en particulier en France et en Allemagne.

La seconde, dans laquelle nous nous trouvons, est une période bien plus paisible en Europe de l’Ouest où la coopération, le dialogue et l’acceptation de nos différences nous auront permis de vivre en paix pendant 75 ans.

A l’occasion de ce 150ème anniversaire j’invite les plus jeunes et les moins jeunes, écoliers, collégiens et lycéens à faire connaissance avec leur histoire, la redécouvrir, ou approfondir leurs savoirs.

Si entre 1870 et 1914 l’école publique entretenait, malgré elle parfois, le sentiment de revanche face à l’Allemagne, celle-ci prône aujourd’hui heureusement les valeurs de liberté et de tolérance.  

Il n’est pas vain de se souvenir. Se souvenir nous permet de prendre conscience de la fragilité de ce que nous avons eu tant de mal à construire.

En ce 75ème anniversaire de la libération des camps d’extermination de Pologne, le devoir de mémoire est plus que jamais nécessaire.

Les actes de haine motivés par l’origine, la religion, la couleur de peau augmentent dans notre société et leur portée est amplifiées par la caisse de résonnance que forment les réseaux sociaux.

L’oubli, l’inconscience, l’ignorance, le sentiment d’impunité et la recherche d’audience poussent certains à raviver les thèses les plus sombres de notre histoire.

« Puisse l'histoire des camps d'extermination retentir pour tous comme un sinistre signal d'alarme » écrivait Primo Lévi, célèbre auteur de « Si c’est un homme » et rescapé du camp d’Auschwitz.

Je remercie personnellement les membres de l’association qui soutiendront les démarches mémorielles qui pourraient être engagées par les enseignants. Je sais le Souvenir français très impliqué dans ces démarches communes avec l’Education nationale.

La vocation universelle du Souvenir français, dont le message s’adresse aux français de tous âges, de tous horizons, de toutes origines permettra je l’espère à nombre de nos compatriotes, de penser à celles et ceux qui ont payé de leur vie leur attachement à la liberté, à la démocratie et à leur pays, aujourd’hui plus que jamais ouvert sur le monde et sur l’avenir.